Notre projet, qui fait partie du programme PESCAO vise principalement à appuyer la production d’avis scientifiques sur l’état des stocks des espèces demersales pour servir la gestion des pêches et ainsi permettre l’exploitation halieutique durable des eaux sous juridiction nationale (ZEE) des pays partenaires. .
Novembre 2023, L'équipe d'animation du WP4 sur l'approche ecosystèmique a organisé son groupe de travail à Naples à l'invitation de la station zoologique Anton Dohrn.
Les équipe se sont réunies pour discuter des travaux sur :
Dans un souci de coordination avec le COPACE et de dissémination des conclusions du projet DEMERSTEM qui pourraient lui être utile, nous avons participé officiellement à 2 groupes :
Le projet DEMERSTEM (dans le cadre de l’appel d’offre PESCAO) a démarré en Mars 2019, nous sommes sur le chemin de la quatrième année grâce à l’extension d’un an accordée pour cause de pandémie. Cette année 2021-2022 a été l’occasion de reprendre progressivement les réunions en présentiel et nous avons essayé de rattraper le retard accumulé pendant la période COVID.
Mars 2022 : Le Groupe de travail n° 6 a eu lieu à Téma (Ghana), du 14 au 18 Mars 2022. Il a permis de finaliser la production des indices d’abondances pour 3 espèces (Epinephelus aeneus pour le cas d’étude Sénégal-Mauritanie, Pagrus caeruleostictus et Pseudotolithus elongatus pour Guinée / Guinée Bissau).
Agenda du GT6 ici
Les rapports décrivant le travail réalisé et les données d’indices d’abondances sont accessibles ici :
Stock | Pêcherie Scientifique | Pêcheries artisanales | Pêcheries industrielles |
Epinephelus aeneus Sénégal-Mauritanie-Gambie :
| |||
Pagrus caeruleoctictus Guinée / Guinée Bissau
| |||
Pseudotolithus elongatus Guinée / Guinée Bissau
|
Juillet 2022 : Le Groupe de travail n° 7 a eu lieu à Santa Cruz de Ténérife (Espagne), 4 au 8 Juillet 2022 dans les locaux de l’IEO-CSIC. L’objectif de ce groupe était d’utiliser les données disponibles et les indices d’abondances pour mettre en œuvre les modèles d’évaluations décrits dans les précédents groupes de travail (Modèle Global – Packages R DEMERSTEM, Modèle global dynamique – Packages JABBA ou SPiCT,Modèles utilisant des tailles - Pseudo cohortes ou LBB). Les rapports pour ce groupe de travail sont en cours de rédaction
Agenda du GT7 ici
Participation de Momodou Jallow a notre projet.
Momodou travaille au Fisheries Department de Banjul. Nous avions initialement réussi à intégrer la Gambie dans la collecte Biologique sur la crevette côtière grâce à l’appui du CRODT. Nous avons continué cette collaboration en invitant ce représentant de la Gambie à nos 3 groupes de travail sur l’évaluation des stocks.
Il n’est jamais facile d’intégrer un groupe constitué mais Momodou a su montrer de l’intérêt pour nos travaux et apporter son expertise sur les pêcheries qui exploitent le Thiof et la Crevette côtière.
Formations longues :
L’année 2021 a aussi permis les séjours en Europe des 3 doctorants dont les sujets sont au cœur des thématiques de DEMERSTEM :
Quenum Crespin Luc pour l’avancée de ses travaux sur les habitats sensibles dans la zone Ghana-Côte d’Ivoire pour les espèces Pseudotolithus senegalensis, Pagellus bellottii et Epinephelus aeneus.
Jeremias Intchama pour son travail sur le Pseudotolithus elongatus en collaboration avec Ignacio Sobrino de l’IEO Cadix.
Yeslem El Vally pour l’évaluation des habitats sensibles dans la zone Sénégal Mauritanie pour les espèces Epinephelus aeneus et Penaeus notialis.
WP 1-Identification des stocks
L'IEO-CSIC est responsable de l'identification des stocks, basée sur plusieurs méthodes complémentaires (approche holistique).
a- L'étude de la forme des individus (morphométrie) est basée sur la mesure des distances entre les points de référence retenus pour les 6 espèces étudiées (« Truss network »). Ces mesures sont faites sur les photographies prises par les responsables des échantillonnages biologiques dans chaque pays. Les mesures ont déjà été réalisé pour 4 espèces (Epinephelus aeneus, Pagrus caeruleostictus, Pseudotolithus elongatus et Pseudotolithus senegalensis), et sont en cours de finalisation pour les autres 2 espèces (Pagellus bellottii et Penaeus notialis).
b-Une autre méthode utilisée pour l'identification des populations est l'analyse de la forme des otolithes, de petites structures calcifiées (cristaux de CaCO3) situées au niveau de la tête, des espèces étudiées. Les otolithes de 4 des 5 espèces de poissons ont déjà été photographiés par l'IEO-CSIC. Pour obtenir des paramètres morphométriques permettant de différencier les stocks de ces espèces dans la zone d'étude, le logiciel gratuit OTOLab, développé par l'IEO-CSIC (http://www.ieo.es/otolab_2019) est mis en œuvre.
c-Concernant les études génétiques, l’extraction d'ADN a été réalisée pour le génotypage de plus de 400 échantillons de P. notialis et de plus de 120 échantillons d' E. aeneus. Au total, 307 réactions PCR multiplex (5 paires de primers peuvent être placées dans une seule réaction) ont été réalisées pour P. notialis. Pour E. aeneus, 2 types de PCR multiplex (environ 4 primers) ont été utilisés.
Il faut souligner que les travaux ont été ralenti en raison, notamment, du retard dans la réception des échantillons des otolithes et génétiques par l'IEO-CSIC, en raison de la pandémie. Néanmoins, grâce à de nouveaux recrutements de scientifiques dans le cadre du projet, ce retard devrait être comblé.
WP 3 et WP 4 :
Les activités du WP3 sur le suivi spatial des flottilles de pêches artisanales et industrielles se poursuivent. Après l’analyse des données GPS des pirogues en Guinée et Guinée Bissau, c’est la pêche industrielle, avec les données VMS, qui va aider à comprendre les interactions spatiales entre les 2 flottilles.
Pour le WP4, le matériel recueilli lors des différentes campagnes scientifiques en Guinée et Mauritanie est en cours d’analyse. Les données historiques bancarisées permettront aussi d’avoir une vision temporelle de l’évolution des bas niveaux trophiques (planctons principalement).
Perspectives :
Le travail sur les évaluations de stocks va se continuer jusqu’à la fin du projet au travers de réunions virtuelles, ou par des séjours à Rennes.
Le prochain groupe de travail se déroulera à Naples du 7 au 11 Novembre 2022 et concernera plus précisément l’approche Ecosystémique (WP 4).
Le groupe de travail final est prévu pour début 2023. (Janvier ou Février). Le projet DEMERSTEM est aussi en contact avec les réunions du COPACE (groupes démersaux Sud et Nord) pour identifier les modes de transfert des travaux effectués vers ces institutions sous régionales.
Sur cette première année nous nous sommes d’abord découverts en Mars à la réunion de démarrage du projet, du 5 au 8 mars au Sénégal. Nous avons pu détailler les travaux à venir et partager avec les commissions sous régionales (CPCO et CSRP) et les institutions régionales (CEDEAO et UEMOA) nos objectifs et notre calendrier prévisionnel. Ce fut aussi l’occasion de rencontrer les représentants des projets GREPPAO et FAO sélectionnés dans le même appel d’offre PESCAO.
Dans le cadre du WP3 un système de suivi des pêcheries artisanales a été mis en place sur les cas d’étude Guinée/ Guinée Bissau. 20 GPS ont été déployés sur des pirogues de pêche artisanales sur les ports de Kamsar et Katcheck en Guinée et Cacine en Guinée Bissau. Un système de récolte des données de débarquement de ces pirogues a été mis en place en parallèle. Mohamed Soumah, du CNSHB, a assuré la mise en place du protocole de collecte de données et la formation des enquêteurs du CIPA et du CNSHB lors d’une mission en Guinée-Bissau en Avril. Mohamed a effectué ensuite une seconde mission pour évaluer lae mise en place effective du suivi et faire les ajustement nécessaires. En Avril, Jérôme Guitton a été présenter le projet à la réunion de démarrage du projet FAO sélectionné dans le cadre de l’appel d’offre PESCAO (Ghana 24-27 Avril 2019)
Toujours dans le cadre du WP3, une mission de coopération avec le Sénégal (CRODT – Modou Thiaw) a eu lieu. Nos collègues du CRODT sont venus en Guinée pour profiter de l’expérience du CNSHB et pour essayer de mettre en place un suivi similaire dans la région de Kayar. Enfin Mohamed Soumah est venu en France du 22/06 au 6/07 pour mettre en place les outils de bancarisation et de valorisation de ces données. Nous avons pu travailler aussi avec Marie-Pierre Etienne d’Agrocampus Ouest et Nicolas Bez (IRD) à la mise en place d’outils de prédictions d’opération de pêche à partir de la forme des trajectoires. L’idée est de pouvoir obtenir des données d’effort de cette pêche artisanale à partir des données GPS. Suite à cette mission, le CNSHB a mis en place une série d’observations des opérations de pêche à bord des pirogues équipées de GPS afin d’alimenter le modèle d’apprentissage. Dans le cadre du WP4, et lors de campagne annuelle d’évaluation démersale, le CNSHB a procédé à la collecte de données de phytoplanctons.
Dans le cadre du travail sur l’identification des stocks (WP1) un groupe de travail sur la collecte de données biologiques a eu lieu du 27 au 30 Août à Nouakchott. Ce groupe a été animé par nos collègues de l’IEO (grand merci à Eva Garcia Isarch et José F. Gonzalez Jiménez) et co-organisé avec l’aide de l’IMROP (merci Beyah). Ce groupe a permis de mettre en place un protocole de collecte de données biologiques qui vont permettre de mieux définir les aires de répartitions des stocks des espèces démersales sélectionnées dans le cadre de DEMERSTEM.
Concernant les formations longues prévues dans le cadre de DEMERSTEM, nous avons reçu 5 doctorants à Agrocampus Ouest pour environ 4 mois. Ce laps de temps a permis aux candidats qui avaient été sélectionnés par le comité de pilotage de suivre des cours du Master Sciences Halieutique et Aquacoles d’Agrocampus Ouest (SIG, Statistiques, gestion des pêches …). Ils ont pu aussi interagir avec leurs co-encadrants d’Agrocampus Ouest (Didier Gascuel pour les sujets en liens avec la dynamique des stocks et Olivier Le Pape pour les thématiques habitats essentiels). Ato Ekuban de la fisheries division au Ghana est aussi venu 2 mois pour interagir sur la définition des habitats essentiels dans la zone Ghana/Côte d’ivoire et pour essayer d’aaméliorer sa compréhension du français. En Septembre, notre personne ressource en charge du projet à la délégation européenne au Nigeria a quitté son poste. Elle est retournée au Danemark. Merci à Théa pour son aide dans les questionnements des fois un peu difficile des règles des projets européens.
Dans le cadre du WP4, Priscilla Licandro de la station zoologique de Naples a embarqué à bord de l’El Awam pour la campagne scientifique de Novembre 2019. Elle a pu mettre en place la collecte de données notamment sur le plancton et les méduses.
Dans le cadre de ce projet, nous proposons de constituer une base de données régionale des données de campagnes sur le modèle de ce qui a été fait pour le projet « ressource » de l’UEMOA. La constitution de cette base et les outils d’extractions que l’on pourra y adjoindre permettront de rendre facilement exploitables les séries qui existent. Selon les conditions d’accessibilité à définir lors du projet, les données pourront aussi être directement fournies par cette base.
Nous proposons dans DEMERSTEM de favoriser cette agrégation de données en fournissant un certain nombre de services en retour de la mutualisation des données :
L’identité des stocks des espèces sélectionnées dans les différents cas d’études sera étudiée en suivant une approche holistique. Nous mettrons en œuvre des techniques complémentaires :
Une fois la collecte et l’agrégation des données et l’analyse de l’identité des stocks réalisés, l’évaluation des stocks pourra être menée à bien.
Plusieurs méthodes seront mises en œuvre selon le type de données disponibles. Nous envisageons dans un premier temps de généraliser les méthodes utilisées par Meissa et al 2017.
Ensuite, les partenaires évaluerons des méthodes alternatives ou complémentaires, adaptées aux traits de vie des espèces (ie : méthodes ad hoc pour les espèces à vie courte) ou à la quantité limitée de données disponibles (ie : méthodes spécifiques, data-limited stocks (DLS) – pour les stocks à données limitées…)
Le renouvellement des ressources marines exploitées résulte non seulement de l’importance de la biomasse féconde mais aussi des habitats au sein desquels se réalisent les phases successives de leur cycle de vie. La dynamique des populations marines, très spécifique si on la compare à celle des espèces terrestres ou d’eau douce, allie forte fécondité et succès très fluctuant des produits de la ponte, en lien avec une forte dépendance vis-à-vis des conditions environnementales Ces aléas de survie rendent ces ressources particulièrement sensibles à la qualité de leurs habitats successifs au cours de leur cycle de vie. Notamment, le renouvellement des populations dépend fortement au stade juvénile d’habitats spécifiques de nourriceries, situés en zone très côtière pour une forte proportion des ressources exploitées. Lors de la reproduction, la concentration des adultes sur des frayères est elle-aussi très forte, ces habitats étant par contre moins fréquemment situés à proximité immédiate du littoral.
La gestion des ressources halieutiques ne passe donc pas uniquement par un contrôle de l’effort de pêche et des captures, mais aussi par une prise en compte des habitats halieutiques essentiels. Cette forte dépendance permet d'expliquer que l’altération, la dégradation et la destruction des habitats côtiers, par la pêche mais aussi du fait d’autres activités anthropiques, sont l’une des principales causes de diminution des espèces marines exploitées. La réduction de leur surface ou la diminution de leur qualité affectent le recrutement et la taille de ces populations. Il n’en reste pas moins que le degré de connaissances nécessaires pour 1) identifier les zones fonctionnelles essentielles au renouvellement des ressources halieutiques en milieu côtier, et 2) quantifier la plus-value qu’apporterait leur protection face à un large panel de menaces anthropiques en terme renouvellement de ces ressources, reste très insuffisant, a fortiori sur les côtes ouest-africaines. C’est à cet objectif que se propose de répondre ce WP. Il aura pour but de collecter les informations disponibles qui permettent d’identifier les nourriceries et frayères côtières et de développer par des approches de modélisation d’habitats des cartes quantitatives.
Liste des actions prévues :
Comme nous l’avons préalablement noté, une des difficultés dans le processus d’évaluation de stock est l’obtention de données sur les activités de pêche et notamment le suivi des pêcheries démersales côtières. Or, l’impact de ces flottilles sur les stocks en général et notamment au sein des habitats essentiels, est déterminant dans la durabilité de l’exploitation des stocks. Ce WP3 va nous permettre de mettre en place de nouvelles technologies pour affiner et aider au suivi des activités de pêche des flottilles artisanales.
Le projet DEMERSTEM est orienté vers l’amélioration de l’approche monospécifique. Néanmoins, aujourd’hui, la communauté scientifique est consciente des limitations de cette approche et la prise en compte de l’écosystème dans son ensemble, en intégrant les interractions trophiques entre compartiments de la biocénose, est une necessité.
Prendre en compte l’approche écosystémique, classiquement dans le domaine des pêches, c’est avant tout étudier les relations entre les différents groupes de proies et de prédateurs de l’écosystème.
De plus, l’environnement marin Ouest Africain est exposé au changement climatique, avec des prédictions qui anticipent des modifications significatives du milieu et des interactions trophiques. Ces modifications vont altérer la productivité des espèces exploitées. Les évolutions en cours semblent favorables à la prolifération des méduses, qui vont représenter une pression supplémentaire sur les stocks d’espèces démersales, dans la mesure où elles sont des prédateurs des œufs et des larves de poisson et des compétiteurs pour la nourriture des juvéniles de poisson.
Nous proposons 4 approches afin de prendre en compte la complexité des écosystèmes demersaux, afin d’améliorer l’évaluation des effets de changements des habitats côtiers (évolutions liées au changement climatique et aux pressions anthropiques) sur la variabilité des stocks exploitées.
Derrière ces instituts ce sont plus de 30 chercheurs qui collaborent pour mettre en oeuvre le projet